L’éditeur du jeu vidéo Fortnite conteste la manière dont le groupe à la pomme a choisi d’appliquer une décision judiciaire lui demandant de modifier les règles de sa boutique d’applications.
Apple et Epic Games vont jouer les prolongations. Mercredi 17 janvier, Tim Sweeney, le patron de l’éditeur du jeu vidéo Fortnite, a annoncé qu’il allait saisir la justice américaine pour contester la manière dont le groupe à la pomme a choisi d’appliquer un verdict rendu au printemps.
Celui-ci avait remis en cause la pratique d’anti-steering, qui interdit – sauf pour les applications de “lecture”, comme Netflix et Spotify –, de rediriger les utilisateurs vers un site Internet pour réaliser un achat ou souscrire à un abonnement. Aux États-Unis, les développeurs sont donc désormais autorisés à ajouter des “boutons” et “liens externes”.
Conditions très restrictives
Dans la foulée de ce verdict en appel, Apple avait saisi la Cour suprême des Etats-Unis. Tout comme Epic, qui n’avait pas réussi à faire reconnaître par la justice que le concepteur de l’iPhone était en position de monopole dans la distribution d’applications mobiles. Mardi 16 janvier, la plus haute juridiction du pays a refusé de se pencher sur le dossier.
Par conséquent, Apple doit mettre un terme à sa politique d’anti-steering, laissant donc les développeurs insérer des liens vers leurs sites Internet. Problème : la justice n’a pas établi de règles détaillées, ni précisé le montant des commissions qui pouvaient être prélevées sur les achats externes.
Apple a choisi d’imposer des conditions très restrictives, limitant drastiquement les possibilités d’insérer des liens pour réaliser un achat externe. Par exemple, ils ne pourront pas apparaître sur la boutique d’une application, obligeant les utilisateurs à retrouver ce qu’ils souhaitent acheter sur le site Internet de l’éditeur.
Toujours des commissions
Le groupe à la pomme va aussi contraindre les développeurs à verser une commission de 12% ou de 27% sur chaque achat. C’est trois points de moins que le taux habituel, une économie qui compense à peine les frais de transaction que les développeurs devront verser à leur prestataire de paiement.
Pour s’assurer que les éditeurs d’applications s’acquittent bien des commissions, Apple se réserve aussi un droit d’audit de leurs documents internes. Et menace de suspendre leurs comptes s’ils refusent ou s’ils ne versent pas les sommes dues.
Les nouvelles règles proposées par Apple visent à limiter l’impact de la décision de justice, en compliquant le processus d’achat externe pour les utilisateurs et en empêchant les développeurs de proposer des prix plus bas ailleurs. Pour Tim Sweeney, elles ne respectent pas le jugement de la justice américaine.