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Microsoft a perdu la bataille des consoles

La Xbox One n’a pas été le succès ardemment désiré par Microsoft. Dévoilée en 2013, la console de salon a souffert des contraintes un peu idiotes imposées par le constructeur à l’époque : connexion internet obligatoire, limites aux jeux d’occasion… Devant la bronca, Microsoft a rapidement fait machine arrière, mais la Xbox One a porté les stigmates d’un lancement raté durant toute sa carrière, jusqu’en 2020.

Mais voilà, ce n’était pas la bataille à perdre alors qu’en face, Sony cartonnait avec la PlayStation 4, a admis Phil Spencer, le patron de la division Xbox. Et cela se voit dans les chiffres de vente, puisque la Xbox One s’est (plus de) deux fois moins vendue que la PS4 : 50 millions d’unités d’un côté, contre 117 millions de l’autre. Durant le podcast Kinda Funny Xcast, le dirigeant a joué cartes sur table. « Nous avons perdu la pire génération [de consoles] à perdre avec la Xbox One, alors que tous les joueurs construisaient leur bibliothèque numérique de jeux », a-t-il affirmé.

Même si un titre exclusif très attendu comme Starfield, qui doit sortir début septembre, se révèle être un chef d’œuvre, ça ne suffira pas selon lui à sortir de l’ornière la génération actuelle de Xbox. « Il n’existe aucun univers où Starfield poussera les joueurs à vendre leur PS5 [pour acheter une Xbox Series] », affirme-t-il. 90 % des joueurs ayant choisi leur camp, « c’est faux de dire que si nous développons de grands jeux, tout d’un coup, le marché des consoles va changer de manière spectaculaire ».

« Je sais que ça va contrarier pas mal de gens, mais c’est la vérité quand vous êtes à la troisième place sur le marché des consoles, et que les deux meilleurs joueurs [Sony et Nintendo] sont aussi forts. »

La plateforme n’a pas été aidée par le lancement la semaine dernière de Redfall, un triple A qui a été froidement accueilli par la critique et par les joueurs. « Il n’y a rien de plus difficile pour moi que de décevoir la communauté Xbox. Voir la communauté perdre confiance, être déçue. Je suis déçu et en colère contre moi-même », déplore Spencer.

Mais alors, avec ou sans grands jeux, que devient la Xbox dans toute cette histoire ? Pour Spencer, Microsoft ne parviendra pas à faire mieux que Sony ou Nintendo au niveau des ventes de consoles — cette bataille est perdue — mais la plateforme ne doit pas imiter ce qui se fait ailleurs. Elle doit faire en sorte que tout le monde puisse jouer n’importe quand, peu importe l’appareil, que ce soit avec une console Xbox, ou un smartphone grâce au Xbox Cloud Gaming.

Ce discours réaliste doit aussi être interprété à la lumière de la tentative d’acquisition par Microsoft des studios Activision Blizzard King, une opération rendue encore plus difficile par le véto du régulateur britannique. En se présentant en troisième place, autrement dit dans la position de challenger, Microsoft envoie un message aux autorités de la concurrence européenne et américaine : nous ne sommes pas en position de force sur le marché…

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